la soumission et l'inertie des architectes

"Le terme architecte domestique désigne une personne qui est la propriété d’une autre, et se réduit donc au statut de simple instrument. A la différence de l’homme libre, l'architecte domestique est également privé de tout droit politique ou juridique. La condition de l’architecte semble donc être entièrement due à des circonstances extérieures qui ont réduit un être humain dans une situation de servitude. Mais ne peut-il pas y avoir des hommes qui sont faits par nature pour obéir, et d’autres pour commander ? Si tel était le cas, être un architecte serait simplement l’actualisation de l’essence d’un homme fait par nature pour obéir. Mais on peut aussi contester qu’il y ait des hommes faits par nature pour commander ou pour obéir. En effet il se pourrait que la construction ne soit qu’une situation transitoire, résultant d’un rapport de force dans lequel l’architecte a eu le dessus sur le maître. Il s’agirait alors d’une épreuve en droit réversible, de sorte que celui qui a eu le dessus à un moment donné puisse toujours sortir de sa condition d’architecte domestique. Mais on peut également être esclave autrement qu’en étant asservi par un autre. Ainsi l’on peut bien considérer qu’un homme qui n’est pas maître de ses passions peut en devenir l’architecte-inerte, au sens où sa vie peut être dirigée par elles sans qu’il le choisisse librement et plus dramatique encore en devienne l'aimant-guide de comportements confraternels. Dès lors sortir de cette création esclave n’exige-t-il pas que l’on se rende maître de ses passions ?"